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Et voici qu’il ne lui suffit plus que le gaélique soit l’objet d’un enseignement spécial et facultatif dans les écoles des Highlands ; elle veut que cet enseignement devienne régulier et obligatoire. La délégation qu’elle envoya il y a deux ans à M. Balfour, et à laquelle s’était jointe la vénérable Association gaélique de Londres, s’expliqua nettement sur ce point et eut l’heureuse surprise de se voir appuyée dans ses revendications par le marquis de Lorne, gendre de la Reine. La délégation insistait en même temps pour que « les inspecteurs des écoles fussent choisis dorénavant parmi des maîtres possédant à fond l’idiome national et pouvant ainsi se rendre compte des progrès des élèves. » Elle demandait enfin qu’une « une mention d’aptitude à l’enseignement du gaélique fut introduite dans les examens pour le diplôme d’instituteur primaire. »

De telles revendications, soulevées chez nous en faveur du breton, ne trouveraient aucun accès près des pouvoirs publics. M. Balfour se montra tout disposé à donner satisfaction aux vœux des délégués. Simple courtoisie ? Bonne politique plutôt. Les sentiments particularistes des Lowlanders sont connus en Angleterre ; ils gagnent du terrain dans les Highlands. L’agitation agraire, qu’on pensa calmer en 1886 parla concession du Crofters Holdings act, peut reprendre d’un jour à l’autre ; au semblant d’autonomie que les Écossais ont déjà obtenu pour leur culte et leur droit civil, beaucoup rêvent d’ajouter l’autonomie économique et administrative. Une attitude intransigeante des pouvoirs publics risquerait d’ouvrir