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L’effort serait sensiblement plus aisé et trouverait un point d’appui plus solide chez les Manx. Mais les Manx n’ont-ils pas atteint dès maintenant au stade suprême de leur développement politique et ne jouissent-ils pas d’une autonomie presque absolue ? Ils le doivent sans doute à leur petit nombre et à la faible étendue de leur territoire qui est de 588 kilomètres carrés. La population, qui n’atteignait point 15 000 habitants au début du siècle, avait monté, en 1891, à 55 608 habitants. Quoique rattachée de nom à l’empire britannique, Man garda longtemps ses suzerains particuliers : le gouvernement l’acheta en 1765 au duc d’Athol. L’île changea de maîtres et non de régime. En fait, elle ne relève de la couronne que par un gouverneur général nommé et appointé par la Reine. Mais l’antique royaume du dieu gaël Manannan a toujours son parlement spécial, sa Court of Tynwald, formée par la réunion de la Chambre haute et de la House of Keys (littéralement Chambre des clefs).

    des Celtes Corniques (Cowelhas Kelto-Kemuak). Elle a pour but de sauver de la destruction les monuments mégalithiques du pays, les ruines féodales, les vieilles croix, les anciennes chapelles, les puits légendaires. Elle veut favoriser le jeu de balle et la lutte corps à corps. Elle a l’intention de ressusciter le cornique et de récompenser les instituteurs qui l’enseigneront. Elle se propose de faire revivre les drames cornouaillais populaires et les solennités bardiques, etc. » Quelques familles déjà, les Arnoll, les Duncombe, se servent entre elles du cornique. Chez nous, le Dr Picquenard l’écrit et le parle couramment. Reste à savoir si le peuple suivra comme en Irlande, où le mouvement, parti également de la bourgeoisie lettrée, a fini par gagner les couches populaires.