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électeurs. On sait que, sous le régime censitaire de Juillet, le cens électoral était de 200 francs, exception faite pour les membres et les correspondants de l’Institut, ainsi que pour les officiers en retraite, lesquels étaient dits électeurs adjoints et pouvaient prendre part au scrutin moyennant un cens de 100 francs. Jules Simon ne veut risquer les chances d’une candidature que sous certaines garanties. Il tient à n’être point « ridicule ». « Une candidature ridicule, dit-il expressément, serait celle qui n’approcherait pas de cinquante voix. » Après cela, rien ne fait prévoir que le généra] Thiard optera pour Châlons, auquel cas la présente lettre serait non avenue. Il espère même que M. Thiard optera pour Lannion, et il s’en explique avec son correspondant :

« Je l’espère, parce que je ne crois pas qu’une candidature improvisée pût avoir des chances et que je ne suis pas pressé d’entrer à la Chambre. »

Le général Thiard opta pour Châlons. Le collège de Lannion était vacant ; M. Dépasse se montrait sympathique à la candidature de Jules Simon et lui avait fait écrire à cet effet par M. Savidan. Les choses, de ce côté, succédaient assez bien. Il eût été expédient pour le candidat d’obtenir le patronage du général Thiard, qui l’eût pu recommander aux électeurs. Par « une fatalité inconcevable », le général, qu’il devait rencontrer chez Glais-Bizoin, avait toujours quelque empêchement. Lui-même vivait « en anachorète » ; il mettait la dernière main en ce moment à une histoire de la philosophie stoïcienne qu’il voulait faire « un peu moins abstraite que l’histoire de l’École d’Alexan-