tement d’une âme assurée dans sa foi et toute baignée par la Grâce. Paul Henry a fait d’avance le sacrifice de sa vie ; il l’a offerte en rédemption de celle de ses hommes et de ses protégés ; il sait d’intuition que sainte Anne et la Vierge se sont entremises près de Jésus et que Jésus agrée l’échange qu’elles lui proposent en son nom. « Quand le bon Dieu n’aura plus besoin de moi pour défendre le Pé-Tang, il viendra me chercher », disait-il à ses marins. Le « bon Dieu » attendit jusqu’au 30 juillet. Paul Henry était prêt : deux balles le frappèrent au cou et à la hanche. Il fit quelques pas, sourit et se renversa dans les bras du matelot Lehoux.
Ah ! celui-là, par exemple, on ne peut pas dire qu’il avait compté sans les Faces Jaunes.
Les trois enseignes — l’officier-bleu, le fils de la Laïque et l’élève des Jésuites — à quelques mois de distance ont eu la même fin. Par des voies différentes ils s’y étaient acheminés et, comme ils sont tombés presque côte à côte, presque à la même place, pour la même cause qu’ils servaient contre le même adversaire, j’aurais voulu qu’une même pierre fruste, au bord de la mer bretonne, recouvrit leur commun sommeil.
Le patriotisme n’est pas le sentiment élémentaire et grossier que disent les théoriciens de la nouvelle école et qu’ils nous représentent comme incompatible avec une certaine culture de l’esprit. Loin que nous