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LE PEINTRE
DE LA RENAISSANCE NEO-GRECQUE


(JEAN-LOUIS HAMON)




À Gaston Prunier

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L’État vient d’aviser la municipalité de Saint-Brieuc qu’il prenait à sa charge les frais du monument qui doit être prochainement élevé dans cette ville à la mémoire de Jean-Louis Hamon. Monument très simple d’ailleurs : un buste, une stèle. Mais l’œuvre sera signée d’un des meilleurs artistes de ce temps ; l’hommage prendra ainsi toute sa valeur.

À vrai dire, ce n’est pas à Saint-Brieuc qu’on aurait dû ériger le buste de Hamon. L’auteur du Triste rivage et des Muses à Pompéi, l’instaurateur de ce genre néo-grec, dont le gracieux alexandrinisme séduisit longtemps les contemporains, était né, par une étrange fortune, le 5 mai 1821, dans un des coins les plus sauvages de la côte bretonne, à Lanloup, près de Plouha. Son père y exerçait les modestes et peu lucratives fonctions de préposé des douanes. Yves-Gilles Hamon, né à Pluzunet le 24 mars 1777, avait épousé en premières noces Angélique Quimper et avait eu de ce mariage trois enfants, deux garçons :