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gatoire, etc., etc. La pièce se termine mélancoliquement par une expulsion générale des rebelles. Le chœur des fonctionnaires applaudit et le rideau tombe pour la dernière fois…

Voilà, sans doute, bien du bruit et de l’encre pour une gaminerie d’écoliers. Je ne dis point non. Il apparaît bien pourtant que, sous la Restauration, et malgré la prédominance de l’élément clérical dans le personnel universitaire, la discipline des lycées se ressentait un peu trop encore du voisinage des casernes. On menait de même sorte une compagnie et une étude ; le « pion » n’était qu’un caporal, avec les séductions de la cantine en moins ; la schlague jouait dans la vie des élèves un rôle exagéré :

On raconte qu’un jour certain missionnaire
Après mille raisons ne sachant plus que faire
Pour convertir un Suisse instruit par Mélanchton,
Le convertit enfin à grands coups de bâton.
Or, si pour une fois le zèle apostolique
A rendu, par miracle, un bâton pathétique,
Conclura-t-on d’abord qu’un prêtre furibond
Ait droit de s’escrimer de son bras vagabond
Sur le cuir chevelu de nos pauvres cervelles,
Comme on fait d’un fléau pour les meules nouvelles ?

Il a mille fois raison, le personnage à qui Souvestre prête cette amusante tirade ; mais il est certain aussi que le témoignage de Souvestre, juge et partie dans le débat, ne peut obtenir de nous qu’un crédit relatif. On sait de plus qu’à l’époque de sa pièce notre dramaturge en herbe n’avait pas encore dix-sept ans. Et quel tableau il nous fait de l’Alma parens et de ses