Page:Le Goffic - L'Âme bretonne série 1, 1902.djvu/168

Cette page a été validée par deux contributeurs.

étude s’est mutinée et refuse de présenter ses vœux au proviseur. Colère du dit. Notre homme jure de tirer une éclatante vengeance de l’affront qui lui est fait :

Je suis vindicatif ; tout prêtre l’est sans doute,

s’écrie-t-il, et plus loin :

Jamais historien, prélat ni proviseur
Ne furent plus que moi sujets à la colère.

Suit un éloge de l’hypocrisie présenté au public par le censeur en personne. La toile tombe. Une note marginale de Souvestre nous apprend qu’au gré de ses camarades comme au sien le premier acte de la pièce ne pouvait se terminer d’une façon plus congrue.

Comme les autres fonctionnaires de l’établissement, le maître de la première étude porte la soutane et le rabbat. Avec sa méchanceté habituelle, Souvestre le suppose fils adultérin du censeur. Celui-ci, tout à sa dévotion, ne manque jamais de le faire valoir près de ses supérieurs hiérarchiques. Au second acte, par exemple, il narre avec force éloges la conduite qu’a tenue le maître de la première étude vis-à-vis des élèves mutinés et, dans un accès d’attendrissement, il avoue au proviseur que le maître en question est son fils :

                                C’est moi le téméraire
Qui, de mon propre chef, osai faire ce fils…

« Je voudrais l’avoir fait moi-même ! » déclare le proviseur enthousiasmé. Il achève à peine que le