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écriture ronde et espacée. Rien n’y manque, ni les titres, ni les sous-titres, ni l’énumération des personnages, ni l’indication précise des lieux, ni le paraphe traditionnel au bas de la dernière scène du dernier acte. On devine, à première vue, un homme du métier, le Souvestre qui, huit ans plus tard, faisait recevoir au Français un Siège de Missolonghi, l’auteur futur de Pierre Landais et des Péchés de Jeunesse, le collaborateur applaudi d’Alexandre Duval. Le style de la comédie n’est pas bon ; c’est celui des derniers survivants de l’école classique, abstrait, prolixe et plat, et tournant toujours dans le même cercle de métaphores. Les trois unités sont rigoureusement observées par Souvestre. L’action est simple, ne dure même pas vingt-quatre heures et tient tout entière dans une antichambre. Elle est du reste assez bien nouée, comme on le verra par l’analyse que j’en présenterai plus loin.

« Une partie des élèves du collège royal de Pontivy, nous dit l’argument, ayant refusé d’aller souhaiter une heureuse année au proviseur, furent punis comme factieux. Quelque temps après, cette bonne âme de proviseur parvint, à l’aide du censeur, homme propre à tout, à traîner chez lui un élève qu’il renvoya déchiré de coups de cravache. Les lycéens, indignés et ne pouvant punir le coupable lui-même, firent retomber leur colère sur le maître d’étude, cause première de tout ce tumulte. Cependant il en fut quitte pour quelques coups de poing et un habit déchiré. Aussitôt les professeurs s’assemblent, font grand bruit pour ne rien décider. Le recteur de l’aca-