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À FÉLIX LE DANTEC




C’est pourtant vrai, mon cher ami, que je couvais toutes sortes de ténébreux desseins le jour où je sollicitai la permission de te dédier ces pages.

Je venais de lire le Conflit, œuvre forte et charmante, délassement d’un esprit supérieur qui ne croit point s’humilier en sacrifiant aux Grâces et qui reste puissant jusque dans les jeux de sa pensée : l’abbé Jozon et le rationaliste Tacaud me trottaient par la tête ; l’écho de leurs conversations se prolongeait sourdement en moi et j’aurais aimé, par moments, me mêler à ces péripatéticiens de nos chères grèves bretonnes pour reprendre l’entretien au point où ils l’avaient laissé. Il me semblait que Jozon n’avait pas tout dit et que Tacaud triomphait quelquefois bien facilement. Cette dédicace que je t’offrais, c’était une manière insidieuse de me substituer au pauvre Jozon et de plaider sur nouveaux frais la cause qu’il défendait avec trop de mollesse et des arguments de séminariste essoufflé.

Mais, si compact et si lourd déjà, comment char-