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CHAPITRE II

VALEUR DES SYLLABES

Toute syllabe, muette ou sonore, entre dans la mesure du vers français. Il n’y a d’exception que pour l'e muet final devant un mot qui commence par une voyelle ou une h muette[1], et pour la syllabe muette à la fin du vers :

L’â-ge vi-ril, plus mûr, ins-pi-r(e) un air plus sa-g(e).

(BOILEAU.)

Il s’agit donc de déterminer ce qu’on entend par syllabe. La syllabe est « le son produit par une seule émission de voix[2]. » Ce son peut être représenté soit par une voyelle seule, soit par plusieurs voyelles, soit par un groupe de voyelles et de consonnes. Dans le mot âge, la voyelle a constitue une syllabe aussi bien que les deux lettres g e. Le mot plus, et le mot air ne renferment chacun qu’une syllabe, figurée pour plus par une voyelle et trois consonnes, et pour air par deux voyelles et une consonne. Quand la voyelle est unique, qu’elle soit isolée ou accompagnée de consonnes, il ne saurait y avoir un son

  1. V. plus loin, De l’élision, p. 37.
  2. LITTRÉ, Dictionnaire de la langue française.