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marie le franc

croit légitime à présent de poser son regard sur sa bouche, sa peau, ses cheveux. Il n’ose pas regarder les seins trop dessinés sous le peignoir. À la fin de l’entrevue, il lui baise la main. Jeannine est émue : elle vient de découvrir une autre âme chevaleresque. Le professeur de B. lui baisait la main aussi autrefois, dans le monde. Mais un jour elle s’est écriée avec sa franchise habituelle : « Ma main sent le chien ! Je viens de baigner Nanki. »

Bien entendu, l’affaire ratera encore une fois, à son grand soulagement. Grâce à la boîte, elle est devenue une femme de biziness. Au retour de la guerre, Théo a signé un désistement en sa faveur. Il place des actions pour une société futuriste.


Le ménage Théo-Bobette va mal. Théo a fait des scènes de jalousie. Bobette l’a mis à la porte. C’est un va-et-vient effréné entre l’appartement délabré de Jeannine et celui ultra-moderne de Bobette. Chez Bobette, depuis la crise, les stores sont baissés sitôt la nuit venue. Les rideaux où filtrait une lumière ne donnent plus d’indication. Les habitués croient s’être trompés de jour et hésitent à monter, craignant de fâcheuses rencontres. Une nuit, Théo s’est battu avec un de ses rivaux. Le policeman qui faisait sa ronde et secouait les portes grillées des magasins est monté. Perplexe,