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marie le franc

ce qui devait être un petit jardin, frappa à la porte, fit le tour de la maison en appelant un nom que je ne compris pas.

Un moment après, la porte d’entrée s’ouvrit et une large et courte silhouette, vêtue d’une longue blouse par où passaient des pantalons de coutil rayé, se montra. Une tresse de cheveux luisants faisait deux fois le tour de sa tête.

C’était Lee, le domestique chinois de celui qu’Annabel appelait « Uncle Adams ».

Mr Adams était parti à l’une ou à l’autre de ses mines, mais son camp était à la disposition des amis, rancheurs, prospecteurs, chasseurs d’ours, qui passaient dans la vallée dénuée d’habitations. Chaque été Annabel et sa famille y faisaient escale en se rendant à leur propriété.

Sans manifester de surprise, Lee eut vite fait de transformer un divan en lit à côté de celui d’Annabel dont me séparait une peau de chèvre des montagnes étendue à terre, et nous nous endormîmes entre les murs du living-room lambrissés de sapin et couverts d’armes, d’engins de pêche et de trophées de chasse.


Une après-midi que de ma tente je regardais au loin les pics des Rocheuses en bonnets étincelants, dans l’immense et sereine solitude du camp, elle parut devant moi, en courte jupe-culotte de cou-