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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

des bêtes fabuleuses se dérouler sur le plan­cher, entre la porte et son lit.

Quand elle alla le lendemain aux nouvelles, elle trouva le jeune homme couché, en train d’absorber un gros repas. Ses plaies n’é­taient guère que des égratignures, et il refusait de parler davantage de l’aventure, se moquant du danger qu’il avait couru.

Il s’informa avec empressement du Grand-Louis et confia à Ève, d’un air un peu timide, qu’il irait lui « causer » un de ces jours.

Ève lui pressa la main, fit signe qu’elle avait compris.

La mère la prit à part, lui conta que pendant la nuit, s’étant levée pour voir si le garçon reposait, elle n’avait pu entrer tout de suite dans sa chambre. Il avait poussé contre la porte un coffre, et juché là-dessus une malle, des chaises, des paquets de cor­dages, ce qui lui tombait sous la main.

Lui aussi avait dû voir, tout éveillé, des bêtes fabuleuses se dérouler vers lui. Seul, Grand-Louis avait dormi de son immense sommeil.