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GRAND-LOUIS L’INNOCENT

là-haut les femmes revenaient du théâtre, dans les chemins bordés de rampes d’étoiles.

Elle était rentrée, prise de frissons, la gorge douloureuse, et le reste de la journée s’écoula misérablement.

Grand-Louis prit son repas sans elle dans l’arrière-salle et il vint plusieurs fois sur le seuil de la porte pour la regarder. Il se rendait compte qu’il y avait quelque chose de dérangé dans le mécanisme quotidien, mais il n’était pas en son pouvoir de trouver la cause du mal ou son remède.

Quand il eut fini, il la rejoignit. Elle n’occupait pas sa place coutumière, mais était assise dans le grand fauteuil près du feu, avec des coussins empilés autour d’elle, les pieds posés sur un banc de bois, ouvrage de Grand-Louis. On sentait un courant d’air glacial entre la porte et la cheminée.

Une bougie éclairait mal la pièce.

Il tourna autour de la table en hésitant, y posa maladroitement la lampe, qu’il n’alluma pas.

— On ne veillera pas ce soir, dit-elle. Ève est malade… Vous entendez, Grand-Louis, moi, je suis malade.

Elle se frappait la poitrine, et sa voix était plaintive.