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Une autre école vient qui s’appelle réaliste ou naturaliste. Elle s’incarnera dans quelques talents et passera — qu’en restera-t-il ? Quelques belles œuvres de ses grands hommes.

Une doctrine qui est le triomphe d’un auteur parce qu’elle sort de lui, qu’elle s’est identifiée à lui, qu’elle est sa nature même et sa puissance, tue généralement ceux qui viennent après lui, comme le romantisme a tué les parnassiens, dont quelques-uns auraient peut-être survécu s’ils avaient pu être des indépendants.

Il fallait le romantisme.

Aujourd’hui Zola est une magnifique, éclatante et nécessaire personnalité. Mais sa manière est une des manifestations de l’art et non une somme, comme la manière de Hugo était une autre manifestation du même art.

Leur vision et leur interprétation sont différentes ; mais ni l’un ni l’autre n’ouvrent des voies fatales où s’engagera la littérature ; ils le croient tous deux parce que tous deux ont la personnalité de leur talent. Après les naturalistes viendront, j’en suis convaincu, des archi-idéalistes, parce que les réactions seules sont fatales — l’histoire est là et elle ne changera pas plus que la nature de l’hom-