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mélodique charmante, d’un rythme net et très libre pourtant, d’un coloris très vif, et pleine de la savoureuse poésie. On y sent, aussi bien dans la vivacité du rythme que dans le piquant agencement instrumental (une harpe, une flûte, violon, alto, violoncelle et la batterie), une sensibilité très fine, et qui s’exprime sans contrainte. La Danse entre autres, qui fut bissée, résume assez bien les plus précieuses qualités de Mlle Smyth : un pittoresque qui ne s’attache point seulement au duo, mais sait traduire les langueurs et les âpretés sentimentales avec une égale ardeur. Mlle Smyth, qui conduisit elle-même, a eu un très grand succès et a été maintes fois rappelée. Les interprètes ont traduit ses œuvres avec grand talent ; c’étaient : Mme E. Swinton, dont je vous ai déjà dit les belles qualités d’expression ; Mme Inghelbrecht et MM. Fleury, Geloso, Monteux, Tergis et Vizentini. Le concert avait débuté par le premier quatuor de M. Gabriel Fauré, superbement interprété par Mme Marguerite Long, MM. Geloso, Monteux et Tergis. Nous avons eu également deux jolies mélodies de Norman O’Neil, deux autres de Cyril Scott, dites avec beaucoup de grâce par M. Sautelet, et une romance pour flûte de York Bowen, qu’a jouée M. Louis Fleury avec un son admirable et dans un sentiment ravissant.