Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.
8
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

vers l’escalier qui menait aux cabines de seconde classe.

C’était un grand garçon d’une trentaine d’années qu’une société financière avait envoyé prospecter en Indo-Chine.

Sorti premier de l’École Polytechnique, entré premier à l’école d’artillerie de Fontainebleau, une chute de cheval, au cours de manœuvres, l’avait contraint de renoncer à la Carrière et il avait dû se faire une position civile.

Mince, agile à tous les exercices du corps, ayant même sous le veston conservé la tournure militaire, en dépit d’une légère claudication, suite de son accident, il était séduisant et sympathique.

Aussi, plus d’une fois déjà, l’occasion s’était-elle offerte à lui d’un mariage avantageux, mais toujours il l’avait écartée, ayant sur certains points des idées très arrêtées avec lesquelles rien ni personne n’eût pu le faire transiger…

Fils d’un officier blessé en 70 et dont la famille, installée dans les provinces envahies, avait subi le contact de l’ennemi, André Routier avait été élevé dans la haine farouche du vainqueur et dans l’âpre espérance d’une revanche…

Aussi, il était bien décidé à ne lier sa vie qu’à une femme qu’il saurait on communion étroite de sentiments avec lui, voulant pouvoir compter entièrement sur elle, le jour où sonnerait l’heure si impatiemment attendue…