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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— Savez-vous à quelle heure on entre dans le canal ? demanda M. Heldrick.

— J’ai entendu tout à l’heure le commandant parler de vingt-trois heures, répondit André…

— En ce cas, je connais quelqu’un qui ne verra pas les ruines…

— On dit pourtant qu’au clair de lune, c’est un spectacle fantastique…

— Possible, mais la lune se lève beaucoup trop tard pour moi, fit le Hollandais en riant…

En ce moment, l’attention des deux causeurs se trouva concentrée toute sur une jeune fille qui venait d’apparaître sur le pont et se dirigeait vers eux…

Vêtue d’une robe d’étoffe claire, chaussée de toile blanche, un béret de laine sur ses cheveux blonds, la nouvelle venue, avec sa démarche légère et ses gestes harmonieux, donnait l’impression de la sportive par excellence, impression que soulignait la raquette qu’elle tenait à la main…

Son visage, aux traits fins, exprimait l’énergie en même temps que le regard, jailli droit de la prunelle sombre, ainsi qu’une lame d’épée, disait la franchise et la crânerie…

Un grand chien de montagne marchait gravement sur ses talons…

— Comment va M. Dubreuil ?… demanda André qui, le premier, avait rejoint la jeune fille…

— Mon père est mieux, je vous remercie, pas assez bien cependant pour avoir pu venir s’asseoir à table