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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Le temps était employé par eux en excursions multiples qui les amenaient à connaître, dans ses plus petits détails, tout le massif montagneux de la région…

Souvent Fridette les accompagnait : toujours, par exemple, Fellow était de la partie.

Le molosse paraissait avoir pris André en affection sérieuse, sans doute en vertu du principe qui attache étroitement un sauveteur à celui qu’il a sauvé…

Et les journées s’écoulaient ainsi, rapides ; mais leur charme se troublait pour André des inquiétudes que lui causait la situation générale. Dans ce coin perdu de montagne, les nouvelles arrivaient irrégulièrement et avec des retards considérables, à ce point qu’à plusieurs reprises, ne pouvant dominer son impatience, le jeune homme descendait à Kandersteg prendre le train qui le menait, suivant l’heure, soit à Berne, soit à Interlaken.

Là, au moins, il trouvait des journaux, des dépêches qui le renseignaient exactement, et il remontait à la Weisse Frau, avec de l’espoir plein le cœur ou le cerveau embrumé d’inquiétude…

Assurément, nous avions arrêté les Allemands sur la Marne ; mais, maintenant, ils s’étaient ancrés solidement dans nos départements du Nord, et il ne semblait pas probable qu’on pût les en déloger aisément… Depuis quelques jours même, le bruit se répandait que, désespérant de pouvoir poursuivre l’exécution de son plan primitif, l’état-major allemand étudiait