Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/56

Cette page a été validée par deux contributeurs.
56
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

tendues, balbutiant d’une voix pleine d’émotion, M. Heldrick.

— Ah ! ma chère demoiselle !… mon cher monsieur !…

Après une étreinte prolongée, tous rentrèrent dans la grande salle où, auprès d’un bon feu, on s’expliqua…

— Si vous saviez, mademoiselle, commença-t-i par dire à la jeune fille, quelle joie ça a été pour moi, lorsqu’à Florence, j’ai lu dans les journaux la liste des heureux rescapés du naufrage de l’Auvergne et que j’y ai vu votre nom !… C’est vrai, pendant les longues semaines de notre traversée, j’avais conçu pour vous et pour votre pauvre père une affection véritable… Et vous aussi, monsieur Routier, je suis bien heureux… croyez-moi, bien heureux, de vous serrer la main.

Quant à lui, cramponné pendant des heures à un débris du bordage auquel ses mains s’étaient accrochées instinctivement, il allait couler, épuisé et grelottant, lorsqu’il avait enfin été recueilli par un chalutier italien…

— Passant à Berne, où mes affaires m’appelaient, poursuivit-il, j’ai appris à l’hôtel que je ne me trouvais pas loin de la Weisse Frau… Je n’ai pu résister au plaisir de venir vous présenter mes hommages…

— Voilà qui est tout à fait gentil, s’exclama le père Bienthall, et nous vous sommes très reconnaissants, mon cher monsieur, ma femme et moi, de