Page:Le Faure - La mystérieuse aventure de Fridette, 1934.djvu/55

Cette page a été validée par deux contributeurs.
55
LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

— Mettez cela autour de votre cou, enjoignit-elle doucement… cela vous protégera un peu ; la montagne est froide…

— Les wagons aussi sont froids, avait-il dit en s’efforçant de sourire, car il était fort triste…

Alors, gentiment, en rougissant un peu :

— Vous le garderez, avait-elle dit… et je serai trop heureuse de songer que, peut-être, il vous préservera d’un de ces vilains rhumes qui vous rendent si malade…

— Vous êtes gentille ! s’exclama-t-il en lui prenant la main dans un mouvement irréfléchi.

Elle laissa sa main dans celle du jeune homme durant quelques secondes, puis, comme si elle se fût aperçue de son inconséquence, elle s’exclama, le bras tendu vers le chalet, soudainement aperçu au détour du sentier :

— Tiens ! l’oncle Bienthall a une visite !…

Un mulet stationnait en effet devant la porte de la demeure, avec sur son bât des valises, des couvertures, l’attirail accoutumé des excursionnistes…

— Sans doute quelqu’un qui monte au Reischorn, insinua André.

En ce moment, tante Bienthall apparut sur les degrés de bois du perron et, les apercevant, fit des gestes avec ses bras, criant :

— Dépêche, Fridette… Il y a ici un ami à toi !…

— Un ami !… Quel ami ?…

Hâtant le pas, ils virent venir à eux, les mains