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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE
DE FRIDETTE




CHAPITRE PREMIER

Le passager de l’« Auvergne ».


— Beau temps ! s’exclama André Routier en mettant le pied sur le pont chargé de senteurs salines.

— Oui, approuva distraitement M. Heldrick, fort occupé à couper avec son canif l’extrémité d’un cigare.

Il déclara presque aussitôt, d’un ton mécontent :

— Un fumeur ne devrait jamais voyager… rien n’altère un cigare comme l’humidité de la mer…

Les sourcils du jeune homme haussés trahissant sa surprise, son compagnon expliqua avec un sourire large :

— Vous autres, Européens, vous ne pouvez guère comprendre cette passion-là, mais, aux Îles, nous sommes d’enragés fumeurs.

André Routier eut de la tête une inclinaison polie et parut s’absorber dans la contemplation des vagues molles qui s’étendaient jusqu’à l’infini.