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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

Après tout, Ce serait la fin de son agonie…

Il en était arrivé à souhaiter une mort prompte…

Par moments une gracieuse silhouette de femme se dressait devant lui, celle de Mlle Dubreuil, et il songeait avec regret qu’elle eût été une jolie compagne pour sa vie…

Ensuite, il réfléchissait aux confidences de M. Dubreuil, confidences auxquelles sa mort tragique donnait une acuité mystérieuse, vraiment sensationnelle… Et il se disait que, si les circonstances lui eussent permis de vivre, il eût eu certainement un rôle à remplir.

Dépositaire du secret du vieux patriote suisse, il eût put tenter de se substituer à lui dans la mission qu’il s’était assignée…

La France, en cette affaire, était aussi bien en jeu que la Suisse, et ce que la mort avait empêché le vaillant Dubreuil, de faire il lui eût appartenu, à lui, Routier, de le faire.

Tout cela dansait dans la tête du pauvre garçon, dont les idées s’agitaient confuses et douloureuses, ainsi que dans un cauchemar dernier…

Peu à peu, là-bas, aux confins de l’horizon, une ligne blafarde apparut, reflet premier de l’aurore lugubre qui déjà se préparait à surgir des flots apaisés…

Puis un rayon de soleil enflamma l’espace…

C’était le jour !… enfin !…

Cette vue galvanisa l’énergie abattue d’André Routier : il réussit à se dresser sur ses genoux et, alors,