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LA MYSTÉRIEUSE AVENTURE DE FRIDETTE

ment un cigare dont l’extrémité rougeoyante mettait dans la nuit un point pourpre.

— Je prends le quart moi-même, fit le commandant ; veillez à ce que les canots soient parés et à ce que les ceintures de sauvetage soient prêtes à être capelées… Une les garçons de service se lèvent pour éveiller les passages au premier signal.

Comme déjà l’officier avait descendu quelques marches, le commandant le rappela :

— Allez à la cabine du colonel, éveillez-le et priez-le de vouloir bien me rejoindre le plus tôt possible.

Boutonnant en hâte sa vareuse, le colonel, tout engourdi de sommeil, gravissait, titubant, les marches de la passerelle.

Après une poignée de main énergique, le commandant lui dit :

— La guerre est déclarée. Je reçois ordre de rallier au plus tôt le plus prochain port français et de prendre mes précautions contre une tentative possible de torpillage…

Le colonel, un vieux colonial, se frottait les mains en signe de satisfaction :

— Ah ! nom d’un chien… Ah ! nom d’un chien ! grommela-t-il, voilà assez longtemps qu’on cogne sur des Chinois ou sur des Marocains… On va pouvoir se payer un peu de Boches…

— Pour l’instant, colonel, il s’agit que les Boches ne se paient pas notre peau. Si, donc, je vous ai prié de venir me trouver, c’est pour que, prévenu, vous