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& entre les membres dans leurs rapports les uns vis-à-vis des autres. Peut-on eſpérer que cette méthode ſatisfaſſe plus ſûrement aux beſoins accidentels, qu'elle n'a ſatisfait juſqu'ici à la totalité des beſoins de l'Union ? On doit ſonger que moins on demandera aux Etats, moins ils auront de moyens de répondre aux demandes. Si les opinions de ceux qui veulent faire admettre la diſtinction ci-deſſus mentionnée étoient reçues comme des vérités évidentes, il en réſulteroit qu'il eſt dans l'adminiſtration des affaires de la Nation un point où il eſt ſage de s'arrêter & de dire, c'eſt juſqu'à ce terme qu'il faut contribuer au bonheur du peuple en ſatiſfaiſant aux beſoins du Gouvernement, & tout ce qui eſt au-delà ne mérite pas nos ſoins & notre inquiétude. Comment un Gouvernement à moitié entretenu & toujours pauvre pourra-t-il atteindre au but de ſon inſtitution, pourvoir à la ſécurité, accélérer la proſpérité & maintenir la réputation de la République ? Comment pourra-t-il jamais avoir de l'énergie & de la ſtabilité, de la dignité ou du crédit, de la confiance au-dedans ou de la conſidération au-dehors ? Comment ſon adminiſtration pourroit-elle être autre choſe qu'un tiſſu d'expédiens lents, impuiſſans, honteux ? Comment ſera-t-il en état d'éviter le ſacrifice fréquent de ſes engagemens à une néceſſité preſſante ? Comment pour-