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déclamer avec quelqu'apparence de raiſon ; mais aucun homme de bonne-foi ne pourra indiquer d'autre moyen de nous délivrer des abus & des embarras réſultans d'une méthode ſi défectueuſe d'entretenir le Tréſor public. Les adverſaires les plus éclairés de la nouvelle Conſtitution reconnoiſſent la force de ce raiſonnement ; mais ils ajoutent à leur aveu, une diſtinction entre les impôts intérieurs & extérieurs. Ils réſervent les premiers aux Gouvernemens des Etats ; quand aux ſeconds, qui ſont les impôts ſur le commerce, ou, pour s'exprimer plus clairement, les droits ſur les importations, ils déclarent qu'ils conſentent à les confier au Conſeil fédéral. Cette diſtinction violeroit ce principe fondamental du bon ſens & de la ſaine politique ; tout pouvoir doit être proportionné à ſon objet & laiſſeroit le Gouvernement général ſous une eſpèce de tutelle exercée par les Etats particulièrs, qui exclut toute idée de vigueur & d'énergie. Prétendra-t-on que les ſeuls impôts ſur le commerce ſoient ou puiſſent être proportionnés aux beſoins actuels ou futurs de l'Union ? Calculant la dette actuelle étrangère & domeſtique, d'après le plan d'extinction le plus avantageux que puiſſe approuver un homme tant ſoit peu pénétré de l'importance de la juſtice publique & du crédit public, y ajoutant les établiſ-