Page:Le Fèvre-Deumier - Le Livre du promeneur ou Les mois et les jours, 1854.djvu/372

Cette page n’a pas encore été corrigée

Il n’y a plus à s’en dédire ! l’année vieillit, les beaux jours sont passés. Les hirondelles, comme nos jeunes pensées, s’envolent. Nos matins et nos soirs sont enveloppés de brumes; les feuilles se détachent des arbres, comme l’espérance et l’illusion de nos cœurs. Nous sommes eu octobre, dans le mois que les anciens dévouaient aux dieux mânes. Il semble que la terre se meurt, et que nous allons la suivre. Une récolte reste pourtant à faire, la vendange. On dirait que tous les rayons du soleil se sont enfermés dans les grappes qui vont se fondre dans nos pressoirs, et que la lumière va s’enfermer dans nos celliers pour réchauffer de temps en temps nos hivers. lmb tons la nature ; tâchons de cultiver dans quelque coin de notre âme quelqu’une de ces pensées que nous puissions vendanger en automne, et emporter dans nos tombeaux pour en distraire et réchauffer les ténèbres.