Page:Le Fèvre-Deumier - Œuvres d'un désœuvré, tome 1, Prose, 1886.djvu/90

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’ABBAYE
DE NOTRE-DAME-DU-VAL.

DEUXIÈME LETTRE DU PHILOSOPHE ENNUYÉ
À L’INCONNUE QUI NE S’AMUSE PAS.

Vous vous plaignez, Madame, de ne pas savoir où je demeure, de ne pas avoir la moindre notion sur la retraite que je me suis choisie, et, quand vous lisez quelques lignes de moi, de ne pouvoir vous représenter les lieux où elles furent écrites. Ce malheur ne me paraît point fort déplorable ; mais enfin il suffit que ce soit une contrariété pour que je m’empresse d’y remédier. Cela me donnera d’ailleurs l’occasion de parler de moi, et je ne suis pas fâché de donner l’exemple : on se presse si peu de suivre les bons, qu’on suivra peut-être celui-là. Puis, je réfléchis que, un grand nombre des pièces de ce recueil ayant été composées dans ce manoir, d’autres y ayant été, je ne dirai pas corrigées, mais revues, augmentées ou diminuées, il ne sera pas mal de faire précéder la moisson de l’historique du sol. Les personnes qui voudront rester dans l’ignorance, sont parfaitement libres de ne pas s’instruire.

Au nord‑ouest de la capitale, et à sept lieues et demie