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fautes un lieu de pénitence forcée, et y semant d’une main prodigue toutes les richesses de la douleur, ils ont, pour en constater la force, expérimenté les tortures qu’ils retracent ; ils ont essayé le châtiment, sans passer par le crime. On ne leur doit sans doute pas beaucoup de reconnaissance pour avoir imaginé une religion rancuneuse et irascible, dont les prêtres se sont établis, contre les faibles, les rois et les geôliers ; mais faut-il les punir de l’abus qu’on fait de leur génie, les écrouer avant la mort dans les supplices qui la suivent, leur alourdir cette vie de tout le poids de la seconde  ? C’est être bien sévère que de les fustiger avec leurs armes ; que de faire, avec leur peau, des lanières pour les fouetter !