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nos dispositions naturelles à agir, à rêver, à voir les choses en noir ; certaines manières de nous exprimer ; nos préférences, etc. Il semble probable que répugnances et attractions de ce genre soient fondées dans notre constitution physiologique et aient parfois une origine héréditaire ou atavique ; d’autres fois, il faut en chercher l’origine dans notre propre vie émotive : émotions d’enfant oubliées par l’adulte.

Il est admissible que, dans certains cas, ces groupes de faits puissent exercer une action sur notre vie mentale. Sans doute la réflexion et la volonté peuvent-elles les dominer, mais ils n’en existent pas moins et expliquent certains conflits moraux et certains états d’âme.

Si Freud a su mettre en lumière l’intérêt de ces faits, pour la vie quotidienne et l’individu moyen aussi bien que pour les émotifs, il faut reconnaître pourtant qu’il n’a pas innové : il s’est inspiré et des cliniques de Charcot et de son école, et de l’œuvre, si riche en documents, des docteurs Raymond et Pierre Janet. Il est leur élève et leur continuateur.

Il faut encore chercher dans les recherches des grands psychiâtres français sur l’hystérie l’origine des idées que Freud développe à propos des tendances latentes et des idées réprimées. On sait que dans les dissociations de la personnalité, il a été parfois possible de remonter jusqu’à l’événement qui a donné naissance à l’état pathologique. Freud, en recherchant par l’examen du contenu de la conscience, l’origine de certaines idées, de certains sentiments, ne fait qu’ap-