Page:Le Disque vert, nord, tome 2, 1922 - 1924.djvu/823

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

battre monnaie de la crédulité publique, devient transparent. Les apparences derrière lesquelles s’abritent tant de nullités en science aussi bien qu’ailleurs, perdent de leur valeur et deviennent un abri fragile. Quiconque veut cacher quelque chose, soit aux autres, soit à lui-même, se sentira mal à son aise en face d’une méthode qui peut rendre ses efforts infructueux. Tout naturellement il tient à ses illusions et préfère continuer à illusionner autrui. Chacun est plus ou moins dans ce cas ; on ne peut le nier. Chacun pour cette raison admettra la psychanalyse avec plus ou moins de résistance. Les psychanalystes les plus convaincus y ont passé.

Il répugne actuellement encore à notre vanité, malgré les travaux des darwinistes, de nous voir placés au même rang qu’un cobaye de laboratoire. Et pourtant le psychanalyste pour étudier l’instinct humain procède presque de la même façon qu’un entomologiste qui voudrait étudier l’instinct et les réflexes d’un insecte. L’un et l’autre laissent se produire les réactions de l’individu et cherchent à trouver leur déterminisme. L’un et l’autre parlent d’attirance et de répulsion et voient dans ces deux réactions les mécanismes qui règlent les échanges entre les différents individus. L’un et l’autre mettent en valeur le rôle du stimulus externe, c’est. à-dire le rôle des circonstances qui agissent sur l’organisme. Pour eux, l’homme et l’insecte deviennent un appareil à réflexes.

Puis il y a les phénomènes qu’on ne peut pas se représenter quand on ne les a pas vus. Voilà pourquoi