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Mais lequel est le plus vil et le plus rampant,

Du faible amant craintif qui pleure et se repent,

Ou de l’époux cherchant un autre qui me tue ?

Allons donc, relevez votre morgue abattue !

Ce qui frappe une femme, allons, est-ce l’amant ?

Est-ce l’époux ? Voici ma poitrine. Comment

Auriez-vous peur ? Lequel de nous est le coupable ?

Serait-ce l’amoureux dont le bras n’est capable

D’aucune violence ? ou bien l’homme outragé

Qui crie à son secours et se trouve vengé

S’il voit aux mains d’un autre un peu de sang de femme ?

Je vous épargnerai cette besogne infâme.

La moins vile, c’est moi ! Je n’ai pas peur du sang !


Elle arrache le poignard des mains de Valderose et, après s’être frappée au milieu de la poitrine, elle tombe à la renverse.


LE COMTE, la regardant à terre.

Le diable qui viendra fouiller ce corps gisant

Se salira les doigts en emportant son âme.