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ne pouvant avoir sa compagnie ; t’en es-tu bien passée ?

— Non, certes, mais je ne l’ai eue que fort rarement ; si vous saviez les incommodités que nous avons eues pendant ce temps-là et celles que nous allons encore avoir d’ici sept à huit jours, en attendant que ma chambre soit arrangée, vous en seriez étonnée.

— Je serais bien aise de les connaître, dit Suzanne, et suivant ce que tu me diras je pourrais peut-être te donner quelque bon conseil pour l’avenir.

— Il y eut hier, reprit Fanchette, justement quinze jours que ma mère me fit coucher dans sa chambre, et depuis ce temps-là je n’en ai pas décampé. Je le dis dès le lendemain à Robinet et lui fis envisager les difficultés que nous aurions à nous trouver seuls ; il me demanda s’il n’y aurait pas moyen de me venir voir la nuit, et en faisant faire une fausse clef de la petite porte du jardin que je ferais semblant d’aller à la garde-robe et que nous ferions notre affaire sur le siège ; je lui répondis que cela ne se pouvait point, parce que pour aller à la garde-robe il ne faut pas sortir de notre chambre, attendu qu’il y en a une au bout


 LE DEGRÉ. TOME 2.
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