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s’empêcher de crier, comme ils le disent, je ne voudrais non plus avoir affaire à de pareilles gens qu’à des cloches. Les filles, pour ne pas mentir, y sont quelquefois sujettes aussi bien que les hommes, et tandis qu’elles remuent du cul elles crient continuellement à l’oreille du cavalier : eh ! hau ! hau ! hau ! mon ami, mon mignon, pousse-le donc plus avant… mets-y tout… et font ainsi autant de bruit que ces criailleurs dont je t’ai parlé. J’avoue toutefois que j’aimerais mieux les hommes qui crient que ces sortes d’amoureux ladres et insensibles que l’on fesse pour les mettre en humeur. C’est un grand désagrément d’être obligée d’amuser de pareils personnages.

— Quel malheur ! qui sont donc ces ladres-là ? demanda Fanchette étonnée.

— Ce sont, répondit Suzanne, des gens qu’il faut fesser pour les mettre en train ; ils se dépouillent tout nus au milieu d’une chambre ; les filles prennent des verges et leur en donnent sur le ventre et partout jusqu’à ce qu’elles voient que leurs outils viennent à se raidir ; sitôt qu’ils sont en bon état, elles jettent là les verges comme si de rien n’était et se plantent le membre au bas du ventre pour se procurer du plaisir.