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Dès que Suzanne revit Fanchette, elle n’eut rien de plus pressé que de lui demander des détails sur les suites de son entrevue avec Robinet. La jeune fille lui conta tout de point en point, et en terminant elle ajouta : Dites-moi un peu votre avis, ma cousine, sur la façon dont je me suis comportée.

— Certes, répondit Suzanne, je vois bien à présent que tu connais le métier et que tu n’as plus besoin de personne pour apprendre à parler pertinemment des choses.

— Et pourquoi cela, ma cousine ?

— Comment ? Lorsque tu parles de tes exercices amoureux, tu dis fort bien, un outil, un engin, un membre, une chose, une affaire, un trou, au lieu des mots vit et con, qui choquent davantage les oreilles.

— Oh ! ma cousine, répliqua Fanchette, cela ne m’a pas tant coûté à apprendre que vous pourriez le croire. Quand nous sommes seuls, Robinet et moi, et que nous ne faisons que discourir, il veut que je dise ces mots-là, qui sont plus doux, plus honnêtes et qui plaisent davantage.

— Tu dis aussi enfiler, engainer, besogner, faire cela, au lieu de foutre.