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grâce. Je l’ai vu une fois se baigner dans la rivière et je fus étonnée de sa beauté, car il a une belle chair blanche, ni trop grasse ni trop maigre ; il a les cuisses grosses, nerveuses, les reins forts et chargés, et tout cela contribue beaucoup au plaisir qu’une fille pourra recevoir de lui.

— Ah ! mon Dieu, je tremble, je ne sais pourquoi quand je suis si proche à me porter à cela ; mais dites-moi, ma cousine, n’y a-t-il point de mal dans cette action ?

— Et quel mal y aurait-il, sotte ? Regarde-moi, cela se voit-il ?

— Mais cela n’est donc point défendu ?

— Défendu ! et pourquoi donc, m’amour, puisqu’il y a tant de plaisir à le faire ? Au reste, on n’en saurait rien, car qui est-ce qui le dirait ? Je me fie à toi, pourquoi ne te fieras-tu pas bien à moi ? Robinet n’aura garde de l’aller dire, parce qu’il est discret. Outre que s’il en parlait, il y perdrait autant que toi, car il ne te verrait plus et aucune fille de la ville ne ferait plus cas de lui.

— Vous me rassurez un peu, pourtant j’ai encore un scrupule ; quand on est mariée, un mari ne ferait-il pas moins cela à sa femme s’il venait à s’apercevoir qu’un autre l’eût déjà caressée ?