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estime plus sa volonté que tout le reste, parce que c’est une preuve convaincante qu’il en est aimé ; ensuite, quand l’amour vient à payer le tribut dû à leurs contentements, il voit fondre son plaisir dans ses yeux, vrais miroirs de l’âme, et sent que ses autres membres, quoiqu’ils ne voient point, ne laissent pas que de goûter leur part du plaisir ; la femme aussi, lorsqu’elle est dessus, fait de son côté des réflexions particulières sur chaque posture, qui a son nom propre aussi bien que les ragoûts différents, sur lesquels on commenterait bien pendant dix ans.

— Oh ! sans doute, dit Fanchette, ce ne serait jamais fini si l’on voulait analyser l’imagination d’un chacun, car pour moi je puis concevoir bien d’autres postures ou ragoûts d’amour que ceux dont nous avons parlé, qui ne me semblaient ni moins donner ni moins remplir de volupté ; mais, de grâce, dites-moi seulement une chose encore. Quelles sont les qualités requises pour que deux amants qui se baisent se rendent tout à fait heureux dans leur conjonction ? Mais il faut pour cela que nous discourions un peu sur le plaisir d’amour ; par exemple, je ne sais d’où vient que lorsque je me trouve éloignée de Robinet