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— Ma cousine, dit Fanchette en portant vivement la main sur sa motte, je sens couler ma semence ; n’en parlons plus ; cependant, je voudrais bien savoir encore pourquoi il y a plus de plaisir quand la femme est montée sur l’homme que quand elle est dessous, et l’homme étendu sur tout son corps ayant son membre rougeâtre et bien bandé dans sa matrice ?

— Je t’ai déjà dit cela d’une façon, dit Suzanne ; le voici d’une autre : c’est que l’homme et la femme étant considérés comme deux tout parfaits, ils désirent par la grande affection qu’ils se portent se transformer l’un en l’autre ; c’est une des propriétés de l’amour de se transformer en la chose aimée ; or, en cette posture où la femme est dessus et l’homme dessous, il y a une ressemblance de cette métamorphose par la mutation des devoirs, qui est réciproque, au moyen de quoi l’homme se repaît entièrement des passions de la femme, et cette posture lui figure qu’il change de sexe ; la femme s’imagine en même temps être devenue un homme parfait dans la situation qu’elle lui fait garder, se sentant le pouvoir et le désir de faire les fonctions dont celui-ci s’acquitte ordinairement ; il faut ajouter à cela que si on les