sionné avec les douleurs de l’enfantement, on
verra que pour un quart-d’heure de peine il y a
cent jours de plaisir. Qu’en penses-tu ? Et puis
tous les coups ne portent pas ; on est bien souvent
un an, et même quelquefois deux, quatre, six,
sans engrosser, et il y a des filles à qui cela n’arrive
jamais ; au pis-aller on a toujours sept ou
huit mois pour se préparer et dans cet intervalle
on feint des maladies, des promenades ou quelque
voyage. Lorsque le temps est venu on se confie à
une sage-femme qui est obligée sur sa parole et
sur sa conscience de garder le secret. Un ami
vous conseille et vous assiste au besoin. Si l’on ne
peut s’absenter longtemps il ne faut qu’un jour
ou deux, quelquefois moins, pour se débarrasser
ou donner l’enfant à une nourrice qui prend soin
de l’élever et tout cela aux dépens de celui qui l’a
fait ; va, va, il y en a plus de mille qui ont passé
par là et à qui il n’y paraît point.
— Je vous crois, ma cousine, et il me semble que je ne craindrai plus tant d’être engrossée, car je me figure que c’est une satisfaction bien grande d’avoir mis au monde une créature qu’on a faite avec une personne qu’on aime. Mais après tout, ces filles qui sont si timides et qui ont si