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une goutte d’eau dans son baril. Je ne m’étonne pas de ne point remarquer encore aucun effet. Attends, mon cher Belleval, je vais remédier à cet inconvénient. — Alors ma friponne grimpa sur la boutique du gagne-petit, se jucha sur le baril, puis se troussant jusqu’à la ceinture, cette jolie dévergondée pissa amplement sur la meule.

Ce ne fut sans doute pas ce nouvel aiguisement qui me fit bander ; je ne suis pas assez insensé pour attribuer à ce nouvel expédient le renouvellement de ma vigueur ; mais qu’on se suppose à ma place ; j’avais en perspective devant les yeux le goulot de la jolie fontaine par où Gabrielle faisait couler sur la meule l’effusion qui, disait-elle, devait lui procurer tout son effet ; ses cuisses en formaient les alentours et les ornements touffus qui étaient au-dessus et qui en faisaient l’ombrage, me tirèrent de ma stupeur, et je redevins encore homme en dépit de la nature.

Oh ! miracle ! dit alors Gabrielle avec exclamation, voilà mon cher Belleval qui bande ; à moi seule, à mon génie fécond et merveilleux doit en appartenir toute la gloire ; viens, mon cœur, viens, mon tendre ami, puisque j’ai su te ranimer, viens me le mettre et expirer de plaisir dans mes bras !