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L’HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES ACQUIS

tions ; nous avons vu quel abus Weissmann a fait de cette fusion d’éléments différents dans sa théorie des plasmas ancestraux et l’explication de la complication progressive des organismes. Rien n’est plus trompeur que cette divergence progressive des descendants d’un même couple, au moins en tant qu’elle est uniquement basée sur les mélanges successifs des plasmas germinatifs de Weissmann. On ne s’y laisserait pas si aisément prendre si l’on regardait en arrière par le même procédé qu’en avant.

Voici un homme, il y a deux siècles, en 1698. Je suppose qu’il ait eu deux enfants, puis chacun de ceux-ci deux enfants et ainsi de suite jusqu’à aujourd’hui pendant huit générations. Ses descendants de la huitième génération sont aujourd’hui au nombre de 28, ou 256, et il y a entre ces individus, tous différents, de grandes différences individuelles résultant des mélanges de plasmas germinatifs.

Mais, au lieu de descendre, remontons de deux siècles.

L’homme considéré en 1698, a eu deux parents ; chacun de ceux-ci en avait deux, et ainsi de suite, de telle manière qu’en 1498 il y avait 256 individus[1], desquels est descendu, au bout de huit générations, l’homme considéré. Voyez-vous une raison, dans la

  1. Sauf mariages entre parents ; or ces mariages, je ne sais si Weismann y a songé, sont nécessaires. Si dans la série de nos ascendants il n’y a pas eu de mariages consanguins, les gens dont je descends étaient il y a 8 siècles, c’est-à-dire 32 générations, au nombre de 232 ou plus de 4 milliards et il y a 12 siècles, de plus de 250 trillons ! Les mariages consanguins sont donc obligatoires et dans une grande proportion, ce qui réduit de beaucoup la possibilité de variation par fusion de plasmas germinatifs différents.