prendre ainsi comment il se fait qu’une fleur et un insecte puissent lentement, soit simultanément, soit l’un après l’autre, se modifier et s’adapter mutuellement de la manière la plus parfaite, par la conservation continue de tous les individus présentant de légères déviations de structure avantageuses pour l’un et pour l’autre[1]. »
Les deux citations précédentes, empruntées à dessein aux deux savants qui ont presque simultanément découvert l’importance de la sélection naturelle, suffisent à montrer comment cet admirable principe facilite la compréhension de la formation des espèces. À ce sujet il n’y a pas de dissentiment entre gens de science ; Lamarckiens et Darwiniens sont d’accord. Mais il est immédiatement évident que l’interprétation tomberait si les caractères acquis n’étaient pas héréditaires ; il est évident aussi que la sélection ne peut agir que lorsque des variations se sont produites ; c’est sur ces deux points que combattent avec acharnement les partisans des deux écoles néo-lamarckienne et néo-darwinienne.
- ↑ Darwin, op. cit., p. 160.