mules que Galton démontre fausse. Weissmann échafaude son système dans lequel l’hérédité des caractères acquis est impossible ; les néo-Darwiniens, considérant le fait comme démontré, s’acharnent à prouver qu’il y a eu erreur toutes les fois qu’on a cru à l’hérédité d’une variation et que la sélection naturelle suffit à expliquer la formation des espèces actuellement vivantes avec leurs merveilleuses adaptations fonctionnelles.
J’ai déjà exposé, dans la première partie de cet ouvrage, le principe admirable de la sélection naturelle ; j’ai essayé de montrer que ce principe est l’expression d’une vérité évidente et que sa simplicité et son ampleur en font peut-être la plus merveilleuse conception du génie humain. Il n’est pas inutile de rappeler ici sous quelle forme son auteur l’a lui-même présentée au public et de montrer en même temps comment elle a pu donner prise à l’objection de téléologisme que lui a faite Flourens et qui a, tout récemment encore, été ressuscitée dans la Revue scientifique.
« J’ai donné le nom de sélection naturelle ou persistance du plus apte à la conservation des différences et des variations individuelles favorables et à l’élimination des variations nuisibles… Plusieurs écrivains ont mal compris ou mal critiqué ce terme de sélection naturelle. Les uns se sont même imaginé que la sélection naturelle amène la variabilité, alors qu’elle implique seulement la conservation des variations accidentellement produites, quand elles sont avantageuses à l’individu dans les conditions d’existence où il se trouve placé. Personne ne proteste contre les agriculteurs quand ils parlent des puissants effets de