Page:Le Dantec - Lamarckiens et Darwiniens.djvu/58

Cette page a été validée par deux contributeurs.
54
L’HÉRÉDITÉ DES CARACTÈRES ACQUIS

dans une cellule reproductive d’une espèce actuelle :

Les protozoaires ne contiennent qu’un seul plasma, représentatif de leur caractère spécifique ; or, au début il n’y avait que des protozoaires ; ces protozoaires se multipliaient par bipartition, leurs plasmas représentatifs aussi, de telle manière qu’il y eût toujours un plasma représentatif par individu. Ces protozoaires étaient susceptibles de varier et, je ne sais comment, leurs plasmas représentatifs variaient en même temps de manière à rester représentatifs des caractères actuels de leur propriétaire. Voilà donc, comme point de départ, un grand nombre d’espèces différentes de protozoaires ; quelques-uns pouvaient peut-être, par suite de certaines variations acquises, donner naissance à des agglomérations pluricellulaires, à cause d’une certaine adhérence entre les produits des bipartitions successives, mais, dans tous les cas, il n’y avait qu’un seul plasma représentatif et par conséquent, si j’ai bien compris, pas de différence entre les diverses cellules de l’agglomération. C’est bien là, il me semble, l’équivalent, mis au courant des progrès de l’histologie, de l’emboîtement des spermatistes.

Les choses en seraient restées à ce degré de simplicité si un phénomène nouveau ne s’était produit, le phénomène de la fusion de deux cellules d’espèce différente[1], que Weissmann appelle fécondation quoiqu’en général nous considérions, actuellement au moins, la fécondation comme à peu près impossible entre des cellules qui ne sont pas de même espèce. Enfin, cela a pu ne pas se passer de la même manière

  1. Car il me semble qu’on doit appeler cellules d’espèces différentes celles qui ont des plasmas représentatifs différents.