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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

entre ces deux enfants en fournissant à l’un de l’oxygène, à l’autre du chlore, nous en tuerons un. Il faut qu’ils mangent. Les aliments peuvent être différents, mais ils ne diffèrent jamais beaucoup, malgré l’apparence contraire. Si vous nourrissez l’un avec du lait, l’autre avec du sable, vous tuerez le second. Il faut donc un certain parallélisme d’évolution sous peine de mort.

Cette expression sous peine de mort n’est pas chimique et demande quelques mots d’explication. Il est bien évident en effet que l’évolution, au sens large du mot, continuera aussi bien chez l’enfant nourri avec du sable, mais ce sera une évolution destructive, à la condition no 2, et alors, en effet, les divergences seront de plus en plus grandes entre les deux enfants considérés et n’auront pas de limites. En nous reportant au cas plus simple de deux plastides isolés de même espèce, nous constatons que ces plastides ou leurs descendants ne restent comparables que dans les conditions spéciales de l’assimilation. À la condition no 2, les deux plastides considérés, soumis à des réactions destructives différentes, peuvent donner des résultats aussi différents qu’on le voudra.

Eh bien, lorsqu’on étudie les êtres plus complexes, on retrouve une différence de condition analogue à celle qui sépare la condition no 1 de la condition no 2 pour les plastides ; ici les deux conditions sont : la vie et la mort.

Les évolutions de deux êtres de même espèce ne restent comparables que s’ils restent vivants ; une fois qu’ils sont morts les plus grandes différences peuvent intervenir, il y a tous les passages de la momie conservée intacte jusqu’au tas de pourriture informe qui