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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

il est extrêmement intéressant de constater que les réactions mêmes, qui mettent en évidence leur caractère commun de vie élémentaire, sont en même temps différentielles et permettent de reconnaître l’espèce du plastide considéré. En effet, dans les circonstances très spéciales où a lieu l’assimilation, c’est-à-dire à l’état de vie élémentaire manifestée, chaque plastide a une forme caractéristique que l’on appelle sa forme spécifique et qui résulte des conditions mécaniques réalisées par les réactions mêmes de l’assimilation. Eh bien ! cette forme spécifique est étroitement liée à la composition chimique des plastides, de sorte que les espèces, décrites en histoire naturelle d’après la forme spécifique, se trouvent, par là même, définies chimiquement. Il peut paraître extraordinaire que je parle d’un rapport établi entre la forme spécifique et la composition chimique des plastides, après avoir avoué que, dans l’état actuel de la science, la chimie ne sait pas encore analyser les substances vivantes. Aussi est-ce indirectement que j’ai essayé de démontrer l’existence de ce rapport (Revue philosophique, 1895), comme conclusion des expériences de mérotomie, en faisant ressortir ce fait que : toutes les fois que les réactions accessoires n’ont pas changé, toutes les fois, par conséquent, que les propriétés, la composition chimique des protoplasmas sont restées constantes, la forme spécifique est conservée, ou même, récupérée si l’expérience l’avait détruite. Au contraire, quand la composition chimique a changé, la forme spécifique n’est pas récupérée, il n’y a pas régénération.

Ce parallélisme entre la forme spécifique et la composition chimique des plastides est indispensable à la construction d’une théorie biochimique.