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LA THÉORIE BIOCHIMIQUE DE L’HÉRÉDITÉ

mique constante. » Mais connaissez-vous un composé chimique défini qui, au moment même où vous le soumettez à des réactions analytiques mettant en évidence ses propriétés personnelles, ne se détruise pas en tant que composé défini ? Vous avez pu le conserver dans un bocal étiqueté et vous savez ainsi ce que c’est si vous en avez analysé une petite quantité, mais vous ne pouvez mettre ses propriétés en évidence qu’en le détruisant. Si, au lieu d’un bocal contenant un corps brut, vous considérez un bouillon contenant des bactéridies charbonneuses, qu’y a-t-il de changé ? Vous prélevez une prise de ces bactéridies et vous l’étudiez par des réactions destructives. Que la chimie ne soit pas encore en état de découvrir par ces réactions destructives la structure moléculaire des substances bactéridiennes, cela prouve simplement que la chimie a encore des progrès à faire, mais cela n’empêchera pas qu’il reste dans votre bouillon des bactéridies identiques à celles que vous aurez analysées ; seulement, la quantité de ces bactéridies, au lieu de rester fixe comme celle du corps brut de votre local, augmentera sans cesse sous l’influence de l’assimilation, c’est-à-dire que vous aurez affaire à une quantité croissante d’une substance chimique définie, au lieu d’en avoir une quantité limitée. Les substances vivantes nous apparaissent donc comme des composés chimiques qui, outre les réactions destructives ordinaires, communes à tous les corps connus, sont susceptibles de réactions constructives dans des conditions déterminées ; ce sont ces réactions constructives, communes à toutes les substances vivantes, qui permettent précisément de les distinguer des corps bruts, ce sont ces réactions constructives qui