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LE MIMÉTISME LAMARCKIEN

parallèle à celle des autres mammifères ; il y a des marsupiaux rongeurs, des marsupiaux carnassiers, des marsupiaux insectivores, des marsupiaux cheiroptères ! Et ces divers animaux ressemblent étonnamment à des animaux non marsupiaux qui ont le même genre de vie. Le Thylacina ou loup à bourse ressemble beaucoup à un loup… etc. Si donc les marsupiaux avaient cohabité avec les autres mammifères, ces ressemblances professionnelles auraient pu être protectrices et être par suite développées par imitation volontaire et par sélection naturelle. Eh bien, ce cas des marsupiaux est absolument comparable à celui des volucelles par rapport aux hyménoptères ; seulement, les volucelles, cohabitant avec les hyménoptères, ont profité de leur ressemblance, et l’ont accrue.

Que de ressemblances ont pu exister ainsi, qui n’ont pas été utilisées et par suite développées, parce que l’habitat n’était pas commun ? Imaginez, en France, cette petite murène qui ressemble à un serpent venimeux des Nouvelles-Hébrides. Sa robe si particulière la protège là-bas parce qu’on peut la confondre avec celle du terrible ophidien ; ici, au contraire, où il n’existe aucune espèce dangereuse qui lui ressemble, elle serait, par sa robe même, désignée comme une proie facile et inoffensive aux divers animaux ichtyophages.