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MIMÉTISME DARWINIEN ET MIMÉTISME LAMARCKIEN

cation, ce cas rentre dans le précédent. Un Caligo qui ressemble à une tête de chouette peut être considéré comme imitant un objet avec lequel la ressemblance est utile pour lui. Il n’en est plus de même quand il s’agit de groupes voisins, de deux ordres d’insectes par exemple. Arrêtons-nous seulement au cas signalé plus haut des mouches du genre Volucella qui imitent les hyménoptères ; les larves des volucelles mangent celles des hyménoptères ; chaque espèce de volucelle correspond à une espèce d’hyménoptère dans le nid de laquelle elle dépose ses œufs pour que ses larves se nourrissent ensuite aux dépens des larves propres du nid. Or, chaque espèce de volucelle imite précisément l’espèce d’hyménoptère avec laquelle elle a des relations de parasitisme. Voilà une remarque extrêmement intéressante et dont les conséquences sont faciles à montrer.

Revenons à notre définition chimique de l’espèce. Une espèce est caractérisée par la composition chimique de toutes les substances plastiques constitutives de leur œuf et par suite de tous leurs tissus.

Deux œufs, différant par l’une au moins de leurs substances plastiques, donnent des développements différents, des êtres d’espèces distinctes. Si ces espèces sont voisines, les débuts des deux développements sont analogues, mais la divergence s’accentue avec l’âge. Considérons, par exemple, toutes les espèces du genre volucelle ; leurs œufs ont des caractères spécifiques propres, et à ces caractères différentiels correspondent précisément les différences spécifiques des adultes. Mais, en dehors de ces caractères différentiels, ces œufs ont aussi un certain nombre de caractères communs qui se traduisent par ce fait que