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MIMÉTISME DARWINIEN ET MIMÉTISME LAMARCKIEN

Giard, mollusques qui ont des couleurs différentes, toujours protectrices, suivant les colonies d’Ascidies composées sur lesquelles ils vivent ; cette harmonisation de couleurs n’est pas immédiate ; elle est même assez lente, car, lorsqu’ils quittent l’Ascidie homochrome, les Lamellaria trahissent leur présence par les vives couleurs qu’ils conservent encore longtemps après.

Enfin, il faut distinguer de ce mimétisme temporaire, le mimétisme évolutif et le mimétisme périodique[1].

Le premier est surtout remarquable chez certains insectes et détermine chez eux un polymorphisme intéressant. Il se produit à une époque déterminée de la vie d’un animal, au moment où il peut lui être utile, et persiste pendant toute la période pour laquelle il s’est réalisé. Tel est par exemple le mimétisme de la chenille Smerinthus Tiliæ qui, verte, sur la feuille de l’arbre qui l’a nourrie (orme, tilleul, poirier), devient très souvent brune au moment où elle descend le long de l’écorce pour s’enterrer et se transformer en chrysalide.

Le mimétisme périodique se réalise chez les animaux qui changent de teinte suivant la saison. « Le renard bleu, dit Wallace, l’hermine et le lièvre des Alpes ne sont blancs qu’en hiver, parce qu’en été le blanc serait visible plus que toute autre couleur et constituerait par conséquent un danger plutôt qu’une protection. »

  1. Je signale seulement, sans m’y arrêter longuement, le mimétisme parasitaire : « Certains parasites déterminent des modifications morphologiques parfois très importantes chez leurs victimes et leur donnent une ressemblance avec d’autres objets, ressemblance dont le rôle protecteur, par rapport au parasite, est souvent très manifeste. » Giard, Ann. Soc. anatom. fr., 1894. Exemple des galles végétales produites par des insectes.